Le Taïchi Chuan

Le mot « Taïchi » est composé de 2 lettres chinoises qui,
juxtaposées, signifient « le faîte suprême »,
représentant la poutre faîtière de la maison,
c’est-à-dire le point où l’on passe de l’ombre à la lumière,
ou de la lumière à l’ombre, selon les heures du jour.
C’est donc un mouvement perpétuel entre l’ombre et la lumière,
entre le Yin et le Yang.
Le Taïchi est l’unité suprême, le principe premier qui régit l’univers
et préside à l’union du Yin et du Yang.
Le mot « chuan » désigne le poing, ou la main.
C’est pourquoi le Taïchi Chuan signifie littéralement
« la boxe du faîte suprême ».

taichi en chinois

Les origines du Taïchi Chuan sont mystérieuses,
car les écrits portant sur cet art n’existent que depuis la fin du 19°siècle.
Plusieurs versions de la naissance du Taïchi Chuan se racontent,
la plus connue étant celle du moine taoïste Zhang Sanfeng,
qui aurait vécu en ermite sur le Mont Wudang au 12° siècle.
De la fenêtre de sa hutte,
Il assista un jour à un combat entre un oiseau et un serpent ;
ce dernier en sortit vainqueur,
grâce à sa souplesse et à ses ondulations courbes.
Zhang Sanfeng comprit ainsi la supériorité de la souplesse sur la rigidité
et l’importance de l’alternance du Yin et du Yang.
C’est à la suite de ce duel qu’il élabora le Taïchi Chuan,
art martial appliquant les principes du « Taïchi ».

Zhang Sanfeng

Outre la dimension martiale du Taïchi chuan,
il est important de souligner son aspect d’art énergétique :
L’accent n’est pas mis sur le travail musculaire,
mais sur un travail intérieur du souffle, de l’énergie et de l’esprit.
Apparenté aux techniques taoïstes de longévité,
il est considéré comme un art de longue vie.

gravure chinoise

La pratique du Taïchi Chuan traditionnel se fonde sur
l’apprentissage d’un long enchaînement
de mouvements souples et fluides, réalisés dans la lenteur.
Selon les écoles et les styles,
le système de comptage des mouvements diffère (89, 108…).
Le travail de mémorisation de la forme entière peut prendre des mois,
voire des années, selon la motivation, l’assiduité et la fréquence
avec lesquelles on s’exerce.
La pratique de cet enchaînement (ou forme)
est la base de tout travail ultérieur et convient à la majorité des pratiquants par ses relations avec la relaxation, la santé et la méditation.
C’est un combat contre un adversaire imaginaire,
où on essaie de gommer la force musculaire
au profit de mouvements circulaires et spiralés.
L'énergie prend racine dans les pieds, se développe dans les jambes,
est commandée par la taille et se manifeste dans les doigts.

Les pratiques martiales à deux sont très ludiques et enrichissantes.
Leur but n’est pas de gagner face à l’adversaire
(que l’on appellera plus justement « partenaire »),
mais de comprendre et appliquer les mouvements de l’enchaînement,
tout en développant des qualités d’écoute du partenaire.
On cherche à neutraliser la force dynamique
par le pouvoir de la tranquillité
.
La plus grande efficacité vient de la plus grande lenteur,
de la souplesse et de la patience, d'une certaine subtilité, précise, surprenante...

Un 3ème aspect de la pratique du Taïchi Chuan
est le maniement des armes
(épée, sabre, éventail, bâtons …)
qui sont des prolongements du corps,
des outils dont la maitrise favorise
la réalisation de soi.
Pour pouvoir en tirer les meilleurs bénéfices,
ces exercices peuvent être abordés
au bout de quelques années
de pratique « à mains nues ».
photo Tung Hu Ling

Dans notre école (Yang style Tung),
nous pratiquons aussi une forme rapide, et une forme lent-rapide.

" Le Taïchi Chuan doit être aspiration à la sérénité
et à la compréhension de soi.
C'est vraiment un exercice intérieur...
Plus de pratique permettra d'acquérir une subtilité sans fin "

- Master Tung Kai Ying -

Tung Kai Ying


haut de page